Rappelez-vous de l’histoire d’Anne-Marie, elle souhaitait quitter Paris pour la province et bien voici la suite de ses aventures normandes !
« Il y a trois mois, précisément le 24 octobre 2020, j'emménageais à Granville dans un petit logement localisé à la croisée de la campagne, la ville et la mer.
Je quitte ce jour-là un quotidien de quarante ans en région parisienne en direction d'une ville que je connais à peine mais qui réunit tous les critères que je convoite. Après une vie professionnelle sur la capitale, ce retour en province est mon nouveau projet de vie.
Le bal des émotions
Le 19 septembre 2020, le propriétaire de l’appartement que j’avais trouvé sur « le Bon coin » me contacte. Mon dossier est retenu ! La remise des clefs est programmée pour le 10 octobre 2020.
- Waouh ! Tout se bouscule dans mon esprit, ce projet devient concret et je me sens à la fois ravie et hésitante. Ravie de me projeter dans ce futur environnement, hésitante lorsque je prends la mesure de
- l'ensemble des formalités
- qui m’attendent. Après tout, suis-je vraiment prête à :
- Me séparer de mon réseau de connaissances de proximité ?
- Braver la solitude d'une ville qui m'est inconnue ?
- Rompre avec des instances administratives et médicales que je connais ?
- Oser me créer de nouveaux liens en rejoignant des associations avec toutes les restrictions imposées par les mesures sanitaires ?
Je suis seule pour assumer la décision, j'ai encore la possibilité de renoncer… Je m'interroge et je me questionne sur cette réaction de doute. Quelle est cette émotion assimilée à une sorte de « panique » ? Je m'accorde un temps de réflexion de façon à identifier mes peurs et mes envies. Je médite cette phrase dont j'ai omis l'auteur :
" On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années, on devient vieux parce que l'on a déserté son idéal".
C'est le déclic, ce projet, je le muris depuis tant d'années, je suis sur le point de le réaliser. Une possibilité s'offre à moi : me rendre disponible pour l'actualiser et mettre un terme à une forme d'attente. Je veux prendre à mon compte cette citation de Sénèque :
"Nous commençons à vieillir quand nous remplaçons nos rêves par des regrets".
Encouragée par la force de cette maxime, je décide de mettre mon énergie vers la réalisation de mon rêve : vivre dans une ville en bord de mer. Je vais accepter de ne pas tout contrôler, je dédramatise les risques et les démarches en les planifiant.
Mon désir doit être plus fort que les peurs, je vais faire confiance à cet élan qui m'anime. J'ai besoin de m'extirper de l'atmosphère parisienne qui ne me correspond plus, j'y vis comme un poisson dans un bocal avec une impression d'enfermement !
Je visualise ce que ce changement doit m'apporter au quotidien par rapport à mes aspirations d'une vie plus saine, plus "zen", nourrir ma soif d'océan.
S’organiser pour déménager
Je me réfère à l'article de Marie-Claire sur la thématique du déménagement. Cela me rassure, c'est une boussole qui vient me guider dans ce stress du changement à organiser.
J'en informe mes ami(e)s, voisin(es), ma famille, mes connaissances. Je reçois en retour, un élan de soutien extraordinaire qui me touche beaucoup. Une chaine d'entraide se construit. Encouragée, je me mets aux commandes de ce chantier avec un cahier et une série de « to-do list » pour ne rien oublier.
Je veux remercier ici l'ensemble des personnes qui m'ont facilité la tâche, elles sont nombreuses à être intervenues à l'une ou l'autre des étapes du déménagement, chacune reconnaitra sa part, merci à :
Bernard, Danièle et Claude, Marie-Hélène et Stéphane, Ana, Stella, Jarnail, Léa, Afida, Patrick, Dominique, Déo, Jocelyne, Marie-Claire, Rodolphe, Pierre, Paulette, Jean-Michel, Marité.
Le déménagement proprement dit est programmé au 24 octobre 2020. Il est assuré par deux de mes frères résidant dans la région lilloise. Sur place, à Paris, six personnes nous rejoignent et deux nous attendent à Granville.
Au cours de cette première semaine à Granville le gouvernement décrète un second confinement. J'avais planifié une date pour nettoyer et vider l'appartement encore encombré et faire l'état des lieux. Ne pouvant pas me déplacer, mes voisines ont tout pris en charge. C’est encore une aide exceptionnelle dans ce processus, merci à elles.
L'un de mes frères se proposait de réaliser des petits travaux d’embellissement dans mon nouveau logement mais le confinement a aussi contrarié cette étape.
Quel bilan ?
Aujourd'hui, à la lumière de mon expérience depuis trois mois à Granville, quelle est la teneur de mon bilan ? De la satisfaction par rapport au choix du déménagement, mais quelques considérations négatives liées essentiellement au logement :
- Un chauffage défaillant
- Une isolation douteuse
- Une fuite d’eau provenant du plafond
- Une chasse d’eau hors service
Le propriétaire fait intervenir l'électricien, le plombier et comme prévu le menuisier pour le remplacement des fenêtres et de la porte en double vitrage, un apport en luminosité très appréciable.
Je reste cependant dérangée par la présence d'une humidité ambiante trop élevée, je note une amélioration notable avec le déshumidificateur mais insuffisante, j'ose espérer que cet inconvénient s'amoindrisse avec l'arrivée du printemps.
Il s’ensuivit une extinction de voix de plusieurs semaines, un symptôme qui a accéléré la recherche d'un médecin, une quête que je ne souhaitais pas résoudre dès le début de mon installation. J'envisageais de prendre le temps pour prospecter vers une recherche de praticiens en médecine alternative, j'ai dû réagir dans une forme d'urgence et m'adapter ainsi à l’imprévu.
"On sait ce que l'on quitte mais pas ce que l'on trouve", une phrase très usitée lorsque nous prenons une décision vers un changement radical de notre quotidien, une phrase qui donne raison à la procrastination, un état d'être que j'ai choisi de dépasser. Il n'est pas facile non plus de reconnaitre ses déceptions, oui, cela fait partie du risque lié au changement.
Je fais miennes certaines citations que je note précieusement dans un petit carnet telle que celle-ci :
"Que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs"
Nelson Mandéla.
La récompense : c'est cette belle émotion qui se renouvelle à chaque fois que je me rends au bord de la mer. Je me demande si je rêve ou si c'est bien réel. Je me sens à ma place dans cet environnement, j'aime me laisser surprendre par cet espace en constant changement, jamais le même ciel, une lumière changeante sous l'influence de la saison, de l'heure, de la météo. J'aime ces contrastes, le mouvement et le chant des vagues au rythme des marées. J’aime cette intensité sous l'action ou non du vent : un spectacle.
Ce milieu me recharge, je respire, j'aime l'odeur marine, je m'y sens pleinement vivante et vivifiée, c'est une source d'énergie et d'inspiration. J'y accède à pied, à vélo ou en bus, un choix suspendu à mon humeur ! Je ne ressens pas la nostalgie de Paris, j'ai besoin cependant de parfaire ce projet en réorientant ma recherche vers, de préférence, de l'habitat participatif ou partagé. Je maintiens ma demande en logement HLM, sans être dans une urgence, je demeure ouverte à un éventuel déménagement dans cette région.
Autre objectif : rejoindre ou créer une activité autour de la randonnée, poursuivre cette aventure vers du partage et de l'échange espérant que l'actualité s'oriente vers un apaisement sanitaire.
Pourquoi témoigner ? Par reconnaissance à toutes les lectures ou les expériences entendues de-ci, de-là qui m'ont encouragé à maintenir l'impulsion nécessaire pour OSER, "N'abandonnez pas vos rêves". Voici une dernière citation inspirante :
« Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns"
Jacques Brel
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