La solitude… certains la recherchent, beaucoup la craignent surtout pendant les périodes de réunions familiales comme les fêtes de fin d’année. Est-ce la solitude qui nous effraie ou le sentiment d’isolement ?
Ne plus avoir de contacts avec ses amis, les membres de sa famille ou ses voisins est un des premiers signes d’isolement et nous l’avons tous vécu pendant les confinements successifs à la suite de la crise sanitaire. Ne pas voir mes amies « in real life » est ce qui m’a le plus manqué au printemps 2020. Les apéros en visioconférence ne remplacent pas la chaleur d’une rencontre physique comme le télétravail ne permet pas de retrouver les moments de convivialité de la machine à café. Nous avons besoin de lien social.
La solitude ne touche pas que les séniors… les jeunes ont aussi beaucoup souffert des mesures prises contre la pandémie avec la fermeture des établissements scolaires, les bars, les bibliothèques, l’arrêt des festivals et des concerts. Selon l’étude sur l’isolement « 21 % des 15-30 ans sont en situation d’isolement en 2021 (+ 9 points en un an) et seuls 46 % ont maintenu des contacts réguliers avec leur famille ou leurs amis. »
Enfants solitaires, adultes isolés ?
Enfant, j’avais peu d’amies. L’école et le collège ont été des périodes difficiles à vivre qui ont certainement influencé ma vie d’adulte.
Peut-être avez-vous connu ces moments de solitude :
- Se retrouver avec son plateau à la cantine du collège sans avoir d’amis à rejoindre pour déjeuner ?
- Ne pas être choisi lorsqu’on constitue les équipes pour un match de foot ?
- Être seule à la récréation et se retrouver la cible des petites racailles ?
- Vouloir être partout ailleurs qu’à ce repas de famille où votre oncle vous demande si vous avez enfin un petit ami ?
Les situations un peu gênantes où l’on se sent bien seul n’arrivent pas qu’aux jeunes comme :
- Attendre en vain son rendez-vous Tinder au restaurant,
- Arriver en retard à un entretien d’embauche,
- Oublier le nom du directeur des Ressources Humaines,
- Préparer une prise de parole en public et ne pas avoir un micro qui fonctionne,
- Ne pas avoir un seul appel à son anniversaire,
- Perdre tous ses papiers et son argent lors d’un voyage à l’étranger,
Entre sentiment d’isolement et moment un peu honteux, les situations décrites plus haut donnent à réfléchir sur la façon dont nous vivons la solitude. Enfants, nous avons pourtant apprécié ces moments hors du temps à regarder des fourmis s’activer ou à s’enfermer jusqu’à terminer ce volume d’Harry Potter.
Pourquoi cela a-t-il ensuite changé ? Pourquoi, à l’adolescence, ne pas faire partie d’une bande ou d’un clan est-il vécu comme une tare ? Ces expériences d’exclusion influencent-elles ensuite notre capacité à créer du lien ?
Quitter sa famille et ses amis pour trouver un travail loin de ses racines est une épreuve que connaissent beaucoup de jeunes actifs. Bien qu’ayant une vie active, un emploi à temps plein, cela ne remplace pas de vrais liens amicaux ni une présence le soir lorsqu’on a terminé sa journée. Les réseaux sociaux ne font, parfois, qu’amplifier cette solitude. A voir ses amis profiter de moments festifs, de voyages on peut vite se trouver bien seul dans son studio.
A l’âge de la retraite, les jeunes seniors perdent rapidement les contacts de leur ancienne vie professionnelle ce qui accentue leur isolement. Si un déménagement survient à ce moment charnière et vous prive de vos amis et de vos voisins, cela peut être un cap difficile à passer.
Comment briser la solitude ?
J’ai trouvé de nombreux conseils pour sortir de l’isolement :
- Rejoindre des clubs pour jouer, discuter, voyager.
- S’inscrire à des activités sportives comme la randonnée, l’aquagym, le renforcement musculaire pour prendre soin de soi physiquement et rencontrer d’autres participants ayant les mêmes aspirations.
- Aller soi-même visiter des personnes dépendantes à domicile ou dans les maisons de retraite ou des malades dans les hôpitaux avec « Petits frères des pauvres » ou « Visites Sourires »,
- Adhérer à une association, le bénévolat est aussi un moyen pour sortir de son isolement.
- Proposer son aide pour du soutien scolaire, de la garde d’enfants ou faire une course pour dépanner une voisine. Se sentir utile est toujours très gratifiant.
- Inviter un ami à déjeuner ou aller au cinéma, prendre l’initiative de la rencontre au lieu d’attendre d’être contacté.
- Prendre un animal de compagnie, le sortir et discuter avec d’autres propriétaires de chiens.
- Se mettre à la peinture, au dessin, à la généalogie… avoir une passion, un passe-temps,
- S’inscrire sur des sites de rencontre et retrouver l’amour.
- Tester les sites comme onvasortir.com pour jardiner, se promener ou aller au musée…
Il est possible aussi d’apprendre à sortir seul : découvrir une nouvelle expo, visiter un château avec un audio guide, flâner dans un jardin, s’émerveiller d’un coucher de soleil sur la plage, profiter d’un bon film au cinéma où vous pourrez pleurer sans retenue… c’est essentiel.
Ces moments en solo s’apprivoisent, il faut commencer par un petit pas comme une promenade avec un podcast à écouter sur votre téléphone pour ensuite aller prendre un goûter dans un salon de thé avec une bonne revue. Mon défi est de partir en week-end toute seule dans une grande ville européenne et la découvrir à mon rythme.
Et si nous avions un autre point de vue sur la solitude ?
La solitude peut aussi être régénérante, comme un moment de pause dans un monde où tout va si vite… J’aime beaucoup le développement personnel et si je peux vous conseiller un livre ce serait « Mange, Prie, Aime » d’Elisabeth Gilbert. L’auteur part en solitaire découvrir la cuisine italienne, le yoga en Inde pour finir sur l’Ile de Bali… un voyage initiatique où la solitude est choisie. Car ces moments d’introspection peuvent aussi vous revigorer, vous permettre de mieux vous connaitre, de méditer...et d’oublier le masque social que l’on porte le reste du temps.
Il peut être difficile en couple ou au sein d’une famille de négocier un temps de solitude, de devoir se justifier pour se retrouver avec soi-même.
S’affranchir à prendre des moments pour soi si on en a besoin, s’occuper de soi au lieu de toujours prendre soin des autres est vraiment un bon début pour se ressourcer dans une vie qui impose de multiples obligations.
« La solitude vivifie, l’isolement tue » Joseph Roux
Et vous ? Comment vivez-vous les moments de solitude ? La chérissez-vous ou en avez-vous peur ? N’hésitez pas à m’en faire part en commentaires sur le blog ou par mail à marieclaire@risaee.fr !
A bientôt !