Le vieillissement de la population est un fait. En 2040, selon l’Insee, un habitant sur quatre aura 65 ans et plus.
L’amélioration des conditions de vie et les progrès de la médecine sont à l’origine de cette nouvelle tendance. Aujourd’hui, 1.3 million de personnes sont bénéficiaires de l’APA (allocation réservée aux personnes reconnues dépendantes) pour 611 000 places en EHPAD.
L’Insee annonce plus de 2 millions de personnes dépendantes d’ici 2040.
Vieillir plus longtemps pourquoi pas mais vieillir en étant dépendant, cela effraie beaucoup de mes clients
L’année dernière j’ai travaillé dans deux maisons de retraite, des EHPAD. Dans ces deux établissements, on m’a confirmé que les résidents arrivaient beaucoup plus tardivement qu’il y a quelques années. Autre fait nouveau, la part des personnes dépendantes augmente. Je l’ai constaté moi-même, parmi les résidents qui descendaient au restaurant, plus 50 % des personnes sont en fauteuil roulant ou utilisent un déambulateur. Presque tous portent des protections contre les fuites urinaires. C’est le visage de la dépendance, peu ou plus de mobilité et un besoin d’assistance permanent pour les gestes de la vie courante.
La dépendance a un coût
Être centenaire n’est plus une exception aujourd’hui. Il y a presque 30 000 centenaires en France en 2022 et il pourrait y en avoir 200 000 en 2060. Est-ce que notre système de retraite actuel peut tenir avec une telle augmentation du vieillissement ?
Ce qui est aussi très difficile, c’est de savoir que cette perte d’autonomie a un coût. Un hébergement en EHPAD coûte entre 2000 € et 5000 € et plus selon le standing et la localisation.
Le prix n’est pas toujours un bon critère de choix, on l’a vu avec l’actualité. Il faut sélectionner son futur établissement avec beaucoup d’attention. Une personne très âgée supporte mal de changer ses habitudes et encore moins de partir d’une maison de retraite après une difficile adaptation.
Vous souhaitez vieillir à domicile ? Pourquoi pas mais si votre maison ou votre appartement n’est pas adapté à votre futur manque de mobilité, comment ferez-vous ? Pourrez-vous financer un monte-escalier ? Trouverez-vous du personnel qualifié pour faire votre toilette et vous habiller ? J’avais abordé ce sujet dans « quel budget pour vieillir chez soi ».
Il faut compter entre 1000 et 2700 € par mois pour rester chez soi et avoir toutes les aides que propose un EHPAD.
Que ce soit en EHPAD ou chez soi, qui souhaite que cette charge financière pèse sur ses enfants ? Comme les pensions de retraite peuvent être insuffisantes et que l’A.P.A. ne couvre pas toujours le reste à charge, les assureurs ont créé l’assurance dépendance.
A quoi sert l’assurance dépendance ?
L’assurance dépendance vous couvre en cas d’accidents de la vie comme un A.V.C, un accident de la route vous privant de votre mobilité ou en cas de perte d’autonomie liée à l’avancée en âge. Votre médecin classera votre handicap grâce à la grille AGGIR. Si vous êtes déclaré GIR 6 vous êtes encore autonome alors qu’en GIR 1, vous avez besoin d’être totalement assisté.
Une fois ce classement avéré et s’il n’y aucune amélioration possible de votre état de santé, vous percevrez une rente mensuelle de votre assureur. Mon amie Claire, conseillère AXA, m’a aidée à comprendre toutes les subtilités de ce nouveau type de contrat. Je profite de cet article pour la remercier car elle m’avait déjà donné de très bons conseils dans un article précédent.
Quand faut-il souscrire une assurance dépendance ?
Plus vous souscrivez tôt, plus votre cotisation est faible. C’est possible dès 40 ans et jusqu’à 75 ans selon les assureurs. Contrairement à une complémentaire santé, votre cotisation n’augmentera pas en fonction de votre avancée en âge. En revanche, le montant peut évoluer en fonction de certains indices comme celui de l’inflation.
Quelle rente faut-il envisager ?
Nous avons vu plus haut qu’un séjour moyen en EHPAD coûte 2000 €, si votre retraite avoisine 1200 €, il faudra compenser à hauteur de 800 €. Vous percevrez peut-être une aide de l’APA dont le montant pourra varier en fonction de vos revenus. Le montant minimal de rente pour lequel vous pouvez cotiser est de 500 € et cette rentre est exonérée d’impôts. Pour les professionnels (travailleurs non-salariés), cette cotisation est déductible des charges dans le dispositif de la loi Madelin.
Si je prends mon propre cas, à 49 ans, pour toucher 500 € par mois, je devrais cotiser 24.19 € par mois pour une dépendance totale (GIR 1 ou 2) et 34.83 € pour une perte d’autonomie partielle (GIR1, 2 ou 3). Dans ce cas, je touche 50% de la rente et j’aurais la rente totale lorsque je serais déclarée totalement dépendante.
C’est une assurance à fonds perdu comme votre complémentaire santé sauf avec l’option Capital Décès Remboursement des cotisations chez certains assureurs. Si je décède sans avoir utilisé cette rente car je n’ai pas déclaré de perte d’autonomie, je peux léguer ce capital à mes enfants. En choisissant cette option chez AXA, ma cotisation s’élèverait alors à 91 €.
La différence avec un contrat d’assurance-vie c’est que vous percevez une rente même si vous n’avez pas assez capitalisé. En outre, dès que ma perte d’autonomie est déclarée, je ne règle plus mes cotisations.
Garantie, franchise, délai de carence… ce qu’il faut savoir
Il y a plusieurs critères à prendre en compte pour comparer les contrats :
Délai de carence : de 1 à 3 ans après l’adhésion.
Franchise : la rente est souvent versée 3 mois après la déclaration avérée de la perte d’autonomie.
Label : Le label GAD Assurance Dépendance encadre les contrats d’assurance dépendance, en proposant notamment une définition commune de la perte d'autonomie, en garantissant un socle de garanties minimales ou encore, en offrant davantage de clarté aux contrats d’assurance dépendance.
Questionnaire médical : Il peut être source de litige avec votre assureur si vous dissimulez une information. Si vous souscrivez tôt et que vous ne souhaitez être couvert qu’en cas de perte d’autonomie totale, vous n’aurez qu’une question à répondre. Dans le cas contraire, le questionnaire est beaucoup plus conséquent.
Cas particuliers : si vous stoppez votre contrat avant un certain délai, vous perdez votre rente. Au-delà, vous pouvez stopper le paiement de vos cotisations et percevoir un minimum de garanties. Ces garanties dépendront du montant déjà versé et du barème en vigueur à la date de prise d’effet de la résiliation comme pour un contrat obsèques.
Ce sont des contrats personnalisés, partez de votre situation, de vos besoins, de votre niveau de vie actuelle et de vos besoins futurs. Demandez ensuite un devis à chaque assureur avec ce même cahier des charges pour comparer les cotisations. J’ai cité la compagnie AXA dans cet article car c’est celle de mon amie et c’était intéressant de faite une étude sur un cas réel (je ne touche aucune commission de leur part 😊).
Je suis consciente que ce sujet n’est pas très agréable. Perdre son autonomie, c’est très difficile à vivre. C’est une réalité pourtant, je l’ai vécu en travaillant en EHPAD cet hiver. Vous avez aujourd’hui les informations pour vous prémunir contre ce risque, que ce soit en adaptant votre logement ou en choisissant comment financer votre séjour en EHPAD. En prenant vos dispositions aujourd’hui vous évitez à vos enfants cette prise en charge financière et contractuelle. Ehpad, maison de retraite ou maintien à domicile : ce sera votre choix et il sera ainsi respecté.
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