J’ai déjà écrit deux articles sur les chutes à domicile, le sujet est vaste. Nous connaissons tous quelqu’un qui est tombé à son domicile.
Passés 80 ans, c’est le cas d’une personne sur deux. Dans mon entourage proche, je connais plus de 5 personnes dans ce cas-là et lorsque la personne est victime d’une fracture en tombant, lui apprendre à se relever ne l’aidera pas. La mère d’une amie a dû se traîner jusqu’au téléphone pour pouvoir appeler les pompiers…
Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour prévenir rapidement les secours en cas d’accident ?
Ne pas mourir seul(e) chez soi
Je vais être brutale mais le premier risque après une chute, c’est d’être immobilisé(e) au sol et de ne pouvoir prévenir les secours.
Une voisine d’une de mes amies a eu un malaise l’été dernier, elle a pu contacter les pompiers mais n’a pas eu le temps de déverrouiller sa porte. Sa porte d’entrée et ses fenêtres étaient très solides, les pompiers n’ont pas réussi à entrer chez elle à temps et elle est décédée. Ces accidents arrivent malheureusement très souvent, ils ont fait la une des actualités pendant la canicule de 2003. Retrouver des gens décédés chez eux, seuls, après plusieurs jours, c’est une réalité.
Une autre amie en a fait l’expérience. Sa voisine a été trouvée morte chez elle il y a quelques semaines, elle m’a confié à l’époque :
« J’ai été contactée par le commissariat. Ils m'apprennent le décès d'une voisine de 87 ans. Ils ont trouvé mon numéro de téléphone à son domicile. C’était un couple sans famille ni enfants. Le mari souffre d’Alzheimer, il a été hospitalisé. Les policiers m'interrogent sur leurs connaissances, je n'en sais pas grand-chose (…) on se téléphonait de temps en temps, notre dernier échange date du 5 août. Elle souffrait du dos et du genou, elle refusait toute aide. Je ne pouvais pas intervenir davantage dans leur organisation, ça me fait de la peine, elle aurait pu vivre une fin de vie plus douce !! »
J’ai donc promis de faire un article à mes deux amies pour alerter sur ce sujet.
Pourquoi prévenir rapidement les secours ?
Prévenir les chutes c’était déjà un bon début mais que faire lorsque cela vous arrive et que vous êtes blessé(e) ? Que mettre en place pour ne pas rester par terre, sans possibilité d’appeler à l’aide ? J’avais noté une statistique qui résume bien cette situation :
1 heure, immobilisé(e) au sol, c’est 50 % de risques de décès dans les 12 mois qui suivent.
A titre personnel, dans un des lieux où j’ai travaillé, un client est resté 48h par terre sans que personne n’ait su qu’il était tombé. C’était une résidence où il n’y avait pas de services de ménage pendant le séjour et ce client ne prenait pas de repas au restaurant régulièrement. Son absence n’a pas été détectée avant le lundi matin. Les services de soins ont cherché à le contacter car il était en retard pour sa cure et c’est à ce moment-là qu’il a été découvert dans sa chambre. Il a été aussitôt pris en charge par les pompiers, cela reste un très mauvais souvenir. Rester aussi longtemps sans boire, sans pouvoir se couvrir c’est extrêmement traumatisant.
Les stratégies à mettre en place
Une personne âgée qui vit seule chez elle est encore plus « à risques ».
Qui va s’apercevoir de son absence ? Y-a-t-il un voisin proche qui va s’inquiéter de ne pas voir les volets ouverts ou la factrice qui donnera l’alerte car le courrier n’aura pas été relevé ?
S’appuyer sur le voisinage c’est la première démarche. Cela implique de connaître ses voisins et de leur faire confiance si on souhaite leur remettre une clé « au cas où ».
Pour laisser l’accès aux services de secours, la méthode du Master Lock peut aider. C’est une personne d’un groupe Facebook qui m’en a parlé, c’est un boitier avec un code à quatre chiffres à fixer à l’extérieur de la maison. Vous donnez le code aux pompiers et à une personne de confiance qui récupèreront votre clé à l’intérieur du boitier. Cela évitera, dans le meilleur des cas, que votre porte d’entrée soit endommagée si votre téléalarme s’est déclenchée par erreur. Cependant, n’oubliez pas de retirer votre clé de la serrure une fois que vous fermez votre porte.
Sinon, il y a la téléassistance.
Comment fonctionne la téléassistance ?
Pour bénéficier de ce service, l’installation d’un matériel particulier est nécessaire :
- Un système de micro-haut-parleur doit être installé dans le logement : cela ressemble à un boitier qui permet au téléopérateur et à la personne âgée de communiquer à distance.
- La personne doit porter
en permanence un émetteur-récepteur relié à une centrale d’écoute : il s’agit d’un médaillon autour du cou ou d’une montre au poignet qui permettent de déclencher l’alarme et la mise en relation avec la centrale d’écoute.
Dès que la personne appuie sur le bouton du pendentif ou de la montre, elle est mise en relation avec la centrale d’écoute. Via le système de micro-haut-parleur (le boitier) l’agent pourra lui poser des questions grâce à sa fiche client. Cette fiche comporte notamment la liste des personnes à prévenir susceptibles de se rendre rapidement au domicile de la personne, par exemple les voisins. L’agent va évaluer le degré d’urgence de la situation afin d’éviter l'envoi systématique des secours.
Si la personne ne répond pas, l’intervention des secours sera immédiatement déclenchée.
Si vous pensez à cet équipement pour une personne de votre entourage, expliquez bien pourquoi vous aimeriez qu’elle soit équipée et pourquoi il est impératif de ne pas retirer le médaillon ou la montre ni pour se laver (ces appareils sont étanches) ni pour dormir… une chute en pleine nuit parce qu’on a envie d’aller aux toilettes en laissant le matériel sur la table de nuit et tout ce système n’aura servi à rien.
Quels sont les fournisseurs ?
Il y a beaucoup d’opérateurs, en voici quelques-uns :
chez ADMR
pour la région Auvergne-Rhône-Alpes
d’Europ’Assistance
Les tarifs varient entre 20 et 30€ par mois et parfois votre commune en prend une partie à votre charge ou votre mutuelle/caisse de retraite (ex : M.S.A). Il y a aussi des dispositifs qui permettent une déduction fiscale de 50%.
Si vous bénéficiez de l’APA (allocation personnalisée d'autonomie), vous pouvez également en parler à l’équipe médico-socialequi est venue évaluer votre situation. En contactant le CCAS de votre commune ou le CLIC vous saurez quel service de téléassistance est le plus proche de votre domicile.
Il existe aussi des téléphones type DORO vendus en grande Surface ou en ligne qui peuvent aussi servir de téléassistance avec ou sans abonnements.
Pour bien choisir votre téléassistance, voici les conseils que m’ont donné mes contacts Facebook (merci encore à eux !) :
- Vérifier la couverture téléphonique de votre domicile, certaines zones géographiques sont moins bien desservies que d’autres et le boitier de connexion ne pourra pas fonctionner.
- Privilégier une entreprise qui viendra installer ce boitier
- à votre domicile
- plutôt qu’un envoi par la poste. Faites attention, certaines sociétés facturent en plus cette prestation… à vérifier au moment du devis !
- Vérifier quelles sont
- les conditions générales de vente
, les délais de résiliation par exemple.
- Tester la
couverture du signal pour les extérieurs (la cour, le jardin) est ce que le boitier est installé de façon à couvrir un maximum de superficie ?
- Faire un
contrôle mensuel de votre boitier. Certaines sociétés incluent dans leurs prestations une visite annuelle chez vous pour contrôler l’appareil ainsi qu’un service après-vente gratuit pour le remplacement des piles de la montre par exemple.
- Si possible, donner le numéro de personnes
proches géographiquement à la téléassistance plutôt que d’avoir à contacter les pompiers systématiquement. Parfois, avec certains médicaments, la personne peut être désorientée la nuit et avoir besoin de parler à un proche en appuyant sur la téléalarme, il n’y a pas que des alertes vitales.
J’espère que cet article vous aura été utile.
Si vous avez déjà une téléassistance chez vous ou chez vos proches, n’hésitez pas à partager votre expérience sur la page Facebook de Risaée 😊